dimanche 24 janvier 2010

Le viol, seules les femmes peuvent en témoigner


(congoblog.net) Rutshuru, un territoire de la province du Nord-Kivu à plus ou moins 70 kilomètres au Nord de la ville de Goma. Ici, il y a quelques mois, bruits de bottes et crépitements de balles faisaient la loi. Les traces sont encore visibles sur différentes battisses et même sur les habitants de cette partie de la République Démocratique du Congo.

« Il m’est difficile de cohabiter avec un homme en arme. Il m’arrive facilement de changer de direction lorsque je remarque un militaire sur mon chemin », me confie Georgette Kasoki. Veuve depuis quatre ans, elle est mère de deux filles dont l’ainée a 18 ans et la cadette 14 ans. « Je ne sais pas s’il m’arrivera de pardonner ce groupe de militaires que j’ai vu violer ma fille », poursuit-elle.

Lors des affrontements en octobre dernier entre les troupes du général déchu Laurent Nkunda et l’armée loyaliste, Maman Georgette a vécu c’est qu’elle qualifie d’enfer pendant plusieurs mois.

« C’était un certain mardi vers 11 heures du matin. Je me trouvais dans mon champ, lorsque du coup, un obus a explosé dans le champ de ma voisine. Je suis partie vers le Nord, dans le parc. Il était hors des questions de retourner à la maison. À ce moment-là, mes deux filles étaient à l’école. Nous nous sommes revus deux mois plus tard à Kanyabayonga. Nous avons vécu des moments très difficiles là-bas. Nous passions les nuits à la belle étoile. Une attaque pouvait surgir n’importe quand. Nous étions obligées de veiller par peur d’être surprises. »

Malgré les efforts de la petite famille de Maman Georgette, l’une de ses filles s’est fait violer par un groupe d’hommes armés. Maman Georgette retient difficilement ses larmes lorsqu’elle en parle : « Dieu seul jugera ces criminelles mais, moi je ne leur pardonnerais jamais », soupire-t-elle, avant de fondre en larme.

Toutes ces victimes de violences sexuelles se retrouvent seules, face à leur détresse. Vu que les auteurs de ces actes ignobles bénéficient d’une totale impunité, elles ne comptent plus que sur une justice invisible, celle du ciel. L’état dans tout ça ? Impuissant ou tout simplement insensible face aux cris de ces victimes de la barbarie humaine.

Je trouve bien dommage que la restauration de la justice et l’application stricte de la loi pour les auteurs de ces actes ignoble ne figurent pas dans la liste des 5 chantiers censés améliorer le quotidien des congolais.

jeudi 21 janvier 2010

Butembo : MARCHE PACIFIQUE DES ENSEIGNANTS

Plus de deux cents enseignants de Butembo (Nord Kivu/RDC) réunis sous le Syndicat des Enseignants du Congo sont descendus dans la rue ce jeudi 21janvier. Sous un soleil ardant, Utilisant leurs vieux sacs pour parapluie, ces enseignants demandent la démission des différentes autorités scolaires oeuvrant en ville de Butembo. La marche est partie du complexe scolaire Antonio Macarengo, le siège même de ce syndicat jusqu’à la mairie de Butembo en passant par les Bureaux du proved, du sous proved de l’ipp ainsi que celui du secop. Partout ils ont déposé de mémo demandant à ces autorités de démissionner de leurs postes ou de changer le système de travail. Le même mémorandum affirme que les chefs de la division EPSP Nord Kivu II, des sous division Butembo ainsi que du SECOPER sont impliqués dans le détournement des salaires ainsi que la suspension des numéros matricules des enseignants.
De leur cote ces autorités trouvent de non réfléchie la décision du syeco. Pour le chef de la division de l’enseignement primaire secondaire et professionnelle en province éducationnelle nord Kivu II, le syeco doit chaque fois agir en âme et conscience.

mercredi 20 janvier 2010

LA PLUS LONGUE ECLIPSE DU MILENNAIRE VECUE A BUTEMBO



Des milliers des bubolais ont attendu cet événement avec faste. Nous sommes vendredi 15 janvier 2010. Tôt le matin, c’est-à-dire à partir de 7h00, heure de Butembo, ceux qui avaient acheté des lunettes appropriées pour vivre cet événement, étaient bien visibles au rendez-vous. D’autres avaient peur de regarder le soleil à la suite de l’avertissement de l’ophtalmologue, le Dr Mumbere Télesphore qui dans son message avait indiqué qu’on pouvait devenir aveugle en regardant sans lunettes appropriées ou avec des lunettes anti- soleil et autres lunettes médicalisées. Mais comme toujours, les ophtalmologues du trottoir ont fait circuler d’autres recettes pour contempler quand même l’éclipse du millénaire. C’est ainsi que les plus démunis ont en effet contemplé à travers des bassins pleins d'eaux, des verres de bouteilles de bière, s’exposant ainsi aux multiples rayons ultra-violets et infrarouges qui se produisent lors de l’éclipse.
Les scientistes ont appelé l’éclipse vécue à l’Est de la RDC et de l’Afrique,Inde et Chine, une « éclipse annulaire de Soleil » parce que « le Soleil étant au plus près de la Terre en janvier et la Lune actuellement trop loin et donc trop petite pour réussir à le masquer complètement, un anneau du disque solaire est resté visible autour de la lune ». L’éclipse totale aura lieu le 11 juillet prochain au dessus du Pacifique-Sud et durera 11 minutes et 8 secondes d’obscurité. Aux amoureux des éclipses de prendre bonne note de ce nouveau rendez-vous du millénaire en cours car après il faudra attendre le 23 Décembre 3043 pour revoir une éclipse, si l’on en croit les scientistes de la station spatiale américaine (NASA).

LES EFFETS DE LA JUSTICE POPULAIRE A BENI LUBERO


La jeunesse de Butembo a une fois de plus été visitée par la mort le Vendredi 15 janvier 2010, dans la localité de Ndando sur la route Butembo-Musienne, précisément à Kimbulu, Collectivité de Baswagha, en Territoire de Lubero. Le Taximan Claude Kakule Mutamu (22 ans d’âge) a été victime d' une justice populaire.

IL est 15h00, quand le taximan Claude trouve un client qui lui demande une course aller-retour Butembo-Musienene.

Arrivé à Kimbulu, le client demande de s’arrêter pour qu’il se soulage. Mais c’était là une tromperie car il disparaîtra dans la brousse pour ne plus revenir. Selon les habitants de Kimbulu, certains jeunes du village auraient reconnu le bandit quand il passait à moto un peu avant de s’arrêter pour se soulager.

Pendant que le taximan Claude attend son client revenir de la brousse, les jeunes du village qui disent avoir reconnu le bandit s’approchent du taximan et lui demandent la destination de son passager. Claude répond qu’il est parti se soulager. Quelques minutes après, un deuxième groupe de jeunes très agités, arrive avec bâtons et pierres à la main. Le climat devient lourd et les jeunes commencent à hausser le ton contre Claude. Comme le client tarde à revenir, les jeunes agités commencent à se décharger sur le pauvre taximan, le soupçonnant d’être complice du bandit. Malgré les explications du taximan Claude clamant son innocence, les jeunes l’ont lapidé jusqu'à ce que mort s’en suive. Après ce forfait, les jeunes de Kimbulu devenus tueurs eux-mêmes, jettent le corps inanimé de Claude dans la brousse comme font les tueurs de la région.

Lorsque ses collègues taximen de Butembo-Nziapanda apprennent la triste nouvelle dans la soirée, ils se décident d’aller à la recherche de la dépouille de leur collègue. Très en colère, ils incendient une maison à Kimbulu, détruisent plusieurs biens à leur passage.

Le Samedi 16 janvier, la ville de Butembo était sans moto taxi en signe de protestation contre la lapidation de » l'un des leurs.


mardi 12 janvier 2010

Les zones minières cibles des resistants et milices

La Zone Minière autour de Butembo qui va de Manguredjipa à Eringeti en passant par Masoyi-Vurondo-Biakato-Mandelia, est devenue le théâtre des incendies des villages, assassinats et déplacement massifs des populations orchestrés par des hommes en armes dont l’identité reste toujours floue. L’attaque d’Itendi(à l’Ouest de Butembo au Nord Kivu/RDC) survient deux semaines après celle de la localité de Bandulu réputé pour ses gisements d’or et de coltan. Toutes ces attaques se ressemblent en ce que les assaillants opèrent nuitamment, ne rencontrent jamais de résistance militaire et ne connaissent jamais de poursuite. Tout s’arrête au triste constat de l’attaque en attendant la prochaine victime. Les assaillants attaquent, incendient et pillent les villages. Ils provoquent les déplacements massifs des populations, et occupent les villages désertés. Ces assaillants vivent des récoltes abandonnées dans les champs et profitent des petites structures sanitaires du village fruit de l’action de certaines ONG internationales.

Dans la nuit du Samedi au Dimanche 10 janvier 2009, l’agglomération d’Itendi, Groupement de MANDIA, Collectivité de Bapere, au Nord-Ouest du Territoire de Lubero. Itendi est situé à 50 Km de Butembo sur la route de Manguredjipa en pleine zone minière d’or. Cette localité a été attaquée à partir de 3 heures du matin par des hommes lourdement armés qui ont d’abord attaqué le camp militaire de la place avant de s’en prendre sans aucune inquiétude aux civils. Ils ont incendié plusieurs maisons en paille et pillé les autres l’une après l’autre de tout ce qu’ils voulaient. Effrayés par les détonations des armes lourdes, les populations civiles n’ont trouvé leur salut (ou sursis) que dans la fuite, abandonnant tout derrière eux. A l’heure qu’il est, Itendi est une localité fantôme car vidée de sa population qui erre dans les brousses ou sur la voie de l’exil.
Le bilan de l’attaque est selon des sources administratives locales de trois morts dont deux épouses de militaires et enfant aussi fils d’un militaire ainsique plusieurs civils du village grièvement blessés. D’autres sources parlent des militaires tués.

nationale. Le monde épris de paix ainsi que les populations civiles qui croupissent dans les forêts fuyant des attaques aux armes lourdes prennent bonne note de cette contradiction entre les dirigeants congolais et leurs propres populations.

samedi 9 janvier 2010

OUGANDA : Le Processus de paix dans l' impasse


Si vis bellum, para pacem? C'est un peu la tactique, vieille comme le monde, de l'armée de résistance du seigneur de Joseph Kony. Ayant compris qu'il échapperait difficilement à un jugement devant la cour de justice internationale, celui-ci reforme ces troupes et préparerait une nouvelle offensive
Les négociations de paix de Juba, entamées en 2006, semblaient prometteuses, et les négociateurs de l'Ouganda et du Sud-Soudan croyaient toucher au but. Alors que l'on attendait plus que la signature de Joseph Kony, celui-ci... ne s'est pas présenté à la cérémonie de signature le 10 Avril, prévue dans la ville frontière de
Rwi-Kwangba.
Selon IWPR et l'UNICEF, une nouvelle vague d'enlèvements d'enfants a eu lieu en RDC, Centrafrique, et Sud-Soudan. La LRA, qu'on supposait en train de désarmer, aurait en fait un nouveau camp d'entraînement dans le nord-est du Congo à Garamba, après avoir été repérée en février et mars dans le sud de la centrafrique.
Cette carte de la région permet de comprendre la dimension régionale du conflit : les quatre pays concernés par la LRA sont tous frappés par une grande instabilité et n'ont souvent aucun contrôle sur leurs frontières. Le Sud du Soudan est gouverné par les anciens rebelles, qu'on a vu soutenir (argent et nourriture) la LRA tout en tentant de les convaincre de négocier une paix lors de pourparlers à Juba (Sud Soudan), la RDC est toujours traversée de guerres (Itruri, Kivu, etc), le pouvoir centrafricain ne tient qu'à un fil. La guerrilla traverse donc les frontières tracées au hasard dans la jungle par les puissances coloniales françaises, belges et anglaises